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Nos chers "Barils papiers"...


Comme promis, le voici-ci !

Le post au sujet des "barils papiers" et de leur utilité...

Question "utilité" ça va être très dur d'en trouver une ^^ à part la pure spéculation sur les marchés et la manipulation des cours du pétrole.


On appelle le marché "à terme" le marché "papier" car s'il on peut acheter des vrais barils de pétrole concrètement, on peut également en acheter sur papier.

Le pétrole est acheté et vendu "sur papier" d’après une valeur future estimée et, en règle générale, il n’y a pas d’échange physique du produit.


Ces opérations se réalisent sur des marchés à terme dont les deux principaux sont le NYMEX (New York Mercantile Exchange notre bon vieux Wall Street), racheté en août 2008 par le Chicago Mercantile Exchange, et l’IPE (International Petroleum Exchange) devenu ICE Futures (Intercontinental Exchange à Londres).


Bon vous l'auriez compris, les barils papiers c'est les barils que nous achetons en tant que traders sur les marchés à terme, cela évite qu'on vienne nous les livrer dans notre jardin.

On les achète pour les revendre, en espérant au passage une plus value du prix, et oui, sinon ils ont encore moins d'utilité !


Le souci avec ces barils papiers, c'est qu'ils inondent le marché et faussent complètement sa réalité!

Parce qu'en plus de ne pas être livré physiquement, le baril papier est acheté pour une bouché de pain!

Quand on veut acheter par exemple 500 barils physiquement, qui coûtent 80 USD l'unité, on devra dépenser 40'000 USD.

En revanche, pour ces "fake barils" achetés seulement sur le papier, il y a des effets leviers de 100 voir 200... ce qui veut dire que je vais acheter ces 500 barils à 400 USD ou même seulement 200 USD!

L'envie et la tentation ne seront que plus grandes de m'en procurer plus!

C'est ainsi que les traders de fonds spéculatifs achètent des quantités astronomiques de barils papiers qui n'existent tout simplement pas...

Achètent ou vendent d'ailleurs...


Une étude de la revue économique et politique américaine Executive Intelligence Review a établi qu'à 570 "barils papiers" sur l'IPE correspond un seul baril de pétrole réel !

Autrement dit, ce sont ces 570 contrats fictifs qui déterminent le prix de ce baril... hey vouiiii...


C'est la dichotomie entre le "Main Street" et le "Wall Street".

On appelle "Main Street" la réalité du terrain, les vrais barils qui sont échangés physiquement et vont servir aux raffineurs pour être transformés en essence, kérosène et autres...

Et "Wall Street" la spéculation des barils papiers, qui n'existent tout simplement pas.


De plus en plus il peut y avoir un gouffre immense entre la réalité du terrain et le monde spéculatif.


Ayant un pied dans le domaine scientifique, quand j'ai commencé le trading, j'ai forcément analysé les données macroéconomiques avec mon esprit scientifique...

C'est à dire: 1+n = n+1 , c'est la base.

Et vous savez quoi? J'ai très vite arrêté !

Car je me suis vite aperçue que dans l'esprit d'un trader, 1+n = 3@9!&

Si, si... je vous promets !


Il y a par moments aucune logique aux mouvements du marché... hormis le surplus de barils papiers qui fausse la donne et qui fait grimper ou chuter le prix du pétrole.


Et le pire dans tout cela, c'est que des experts tentent de trouver des corrélations rationnels aux mouvements du pétrole qui peut être complètement irrationnel. En associant certaines soft ou hard data à un mouvement du marché pétrolier.


Je vais vous illustrer tout cela...


Actuellement, les prix du barils sont particulièrement bas pour la période, 71 $ le baril de BRENT il n'y a que quelques jours à peine... ça c'est la faute à "Wall Street"!

Car au niveau "Main Street" on a:

- La haute saison de conduite qui a commencé

- L'embargo sur le pétrole Russe

- Les coupes des quotas de production de l'OPEP+ effectifs depuis mai.

- Les USA et l'Inde qui ont annoncé l'achat massif de brut pour refaire leurs stocks stratégiques dès juillet.

- Il n'y a pas eu depuis longtemps aussi peu de chômage aux USA... les gens consomment!

- Et j'en passe...

Le marché devrait être super bullish !


Par contre tout crash niveau prix du baril...

Mais si on écoute les spécialistes, c'est de la faute de la Chine si le pétrole chute car la reprise du marché chinois post-COVID n'a pas été aussi fulgurant qu'attendu...


Sérieux les gars? C'est ça votre corrélation pour expliquer les prix bas du pétrole ?


Attendez... je ressors mon carnet de trading de l'année passé...

J'y ai écrit exactement à la même date, le 6 juin 2022, le BRENT se négociait à 121 USD... et je vous rappelle qu'à l'époque la Chine avait confiné Shanghaï, c'est à dire que des districts entiers étaient cadenacés !

Pensez-vous qu'un chinois cadenacé chez lui est plus productif qu'un chinois à l'usine actuellement?

Et vous nous dites que maintenant la Chine n'est pas assez productive aux yeux du monde entier, et c'est ça, votre explication pour justifier les 50 USD de différence?!

Ca c'est ce que j'appelle la logique des traders: 1+n = 3@9!&

Point final.


C'est bien pour cela qu'Abdelaziz ben Salmane avait prévenu les vendeurs à découvert des hedges funds, "arrêtez de shorter le pétrole !"... Car il n'y a PAS RAISON macroéconomique pour que le pétrole crash aussi fort... à part les Barils papiers qui ont inondé à la baisse le marché pétrolier.


Il faut également souligner que la plupart des traders ne sont pas humains...

Et il n'y a aucune boutade derrière tout ça, c'est à prendre au 1er degré!

65% des trades passés sur le marché le sont par des algorithmes (voir article du blog: "Flash crash du 4 mai 00:05" ) Ce sont des algorithmes et des robots traders qui passent la majorité des ordres sur le marché à terme.


Nota Bene pour les traders: arrêtez de chercher midi à 14h, cela vous facilitera la vie.


213 vues2 commentaires

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2 Comments


Guest
Jun 07, 2023

vraiment génial, enfin une analyse qui ose et qui sort du main stream ! Merci continuez…

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Guest
Jun 06, 2023

Vous m'avez tué 🤣!!

"Le chinois cadenacé qui travaille plus que le chinois à l'usine..."

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