Ce qui a fait chavirer les prix du pétrole cette semaine (d'ailleurs pas que les prix du pétrole mais aussi les inquiétudes de différents gouvernements...) c'est bien l'attaque surprise de l'aviation Israélienne sur le consulat d'Iran à Damas...
Depuis le 7 octobre 2023... date de l'entrée officielle de la guerre menée par Israël contre le Hamas, au vu de l'acharnement d'Israël sur l'enclave palestinienne, sa popularité face aux yeux du monde entier ne fait que décroitre... et même dans le camp de leur principal allié: les Etats Unis d'Amérique.
Entre bombardements des civils, destruction radicale des hôpitaux du pays et "erreur de cible" qui coûte la vie à 7 humanitaires américains et australiens venue apporter des repas aux palestiniens... ça fait cher payé.
D'ailleurs même au sein de leur propre pays, la population manifeste contre le gouvernement de Netanyahu et les sondages montrent entre 70 et 81% de la population israélienne mécontente de son gouvernement et l'appel à la démission... oui... on peut toujours rêver n'est-ce pas?
Et bien ce lundi 1er avril, et ce n'est guère un poisson... Israël en remet une couche, et une sacrée couche en pulvérisant littéralement le consulat iranien dans la capitale syrienne! En plein coeur du quartier des ambassades.
Tuant sur le coup 13 personnes dont deux généraux de la Force Al-Qods, ainsi que 5 membres des Gardiens de la révolution iranienne chargés des missions extérieurs. Mohammad Reza Zahedi était un des commandants des Gardien de la révolution les plus importants en Syrie et au Liban!
Sur cette annonce, vous pensiez bien que le prix du baril allait prendre l'ascenseur!
Les traders ont toujours ce FOMO (Fear Of Missing Out) de louper le train.
Et pourtant, en fin de semaine le Crude commençait gentiment à décompresser... avec un RSI weekly a 100 indiquant un marché pétrolier suracheté il pouvait ce le permettre... mais il a fallu que le guide suprême iranienne confirme par un discours à la presse que "Ce crime lâche ne restera pas impuni... et que les israéliens allaient souffrir, ainsi que leurs alliés américains."
Il n'en faut pas plus à nos chers traders pour refaire partir à la hausse le baril! 19h30 le prix atteint 87,25$, même si le prix rechute de 1$ avant la clôture du week-end...
Les américains se sont empressés de clamer qu'ils n'y étaient pour rien dans cette affaire... histoire de faire redescendre les tensions... un peu comme l'Ukraine s'est empressée de dire qu'elle n'y était pour rien dans les attentats du 22 mars à Moscou du Crocus City Hall qui ont fait 115 morts... Mais bon Vladimir s'en est quand même servie pour renforcer ses attaques sur le sol Ukrainien en représailles.
Et bien là, dimanche 7 avril, les iraniens viennent de frapper avec des drônes des cibles américaines sur le sol Syrien... aller hop! Tous dans le même lot! On ne fait plus de distinction entre américains et Israéliens.
Et maintenant alors?
Maintenant que les Israéliens ont poussé le bouchon un peu trop loin Maurice...
Un embrasement du conflit? Un baril à 100$?
Ou un plouf... ? En gros "que de la gueule" beaucoup de blabla et peu d'actes concrets?
Bah... autant quand les Emirats Arabes ont menacé les vendeurs à découvert qu'ils allaient être "ouching" s'ils continuaient à shorter le marché... on était averti et on savaient où on allait aller... (+26$ au prix du baril entre le 28 juin et le 28 sept 2023, cela a fait quand même du +39% au prix du baril...).
Autant avec l'Iran, c'est moins évident... de part ce qu'ils nous ont déjà présenté dans le passé comme menace non appliqués.
Les deux principales menacent qui me viennent en tête et qui ont fait un "plouf" étaient:
1) Quand l'armée américaine sous l'administration Trump a fait assassiner par un drône le haut général iranien Qassem Soleimani sur l'aéroport international de bagdad le 3 janvier 2020.
Grosses menaces du clan iranien, gros aboiements... grosses représailles attendues... et au final pas un seul soldat américain ne fût tué ni même inquiété... ils avaient visés à l'époque une base militaire américaine vide... si-si!
2) Le 7 octobre 2023 l'Iran menace Israël de rentrer dans le conflit s'ils envoient des troupes au sol sur le territoire palestinien... bon ben... là ils y sont rentrés et bien rentrés quand même.
Sincèrement l'Iran n'a aucun intérêt d'entrer en conflit direct avec Israël... leur économie n'est pas au top... leur monnaie ne fait que se dégrader... et ils n'ont pas la puissance militaire contre Israël et encore moins contre les Etats Unis...
Les dirigeants iraniens ne sont pas stupides, loin de là... Ils manipulent leurs proxy (leurs antennes relais) les Houtis et le Hezbollah pour agir en leur nom et faire le Jihad islamique contre Israël.
Mais à force d'aboyer sans jamais se mouiller... leur crédibilité en prend un coup... 1x... 2x... ça passe... 3x.... hummm... pas sûr!
Disons que je n'aimerais pas être un ambassadeur israélien de ce moment. Fort possible qu'ils s'en prennent à leurs ambassades de part le monde. Un ambassadeur ce n'est pas un militaire... mais bon, chacun ses targets, potentiellement ils risquent de prendre cher.
Nous sommes à la fin du mois du Ramadan... dans 2 jours c'est fini et mercredi prochain sera la fête de l'Aïd. Si l'Iran applique des représailles ce sera surement après la fête... du coup à partir de jeudi prochain, le 11 avril. Si représailles il y a...
Donc pour le prix du baril... c'est quand même ça qui nous intéresse! On va où?
Techniquement on est sur des niveaux très hauts en top de range, le RSI weekly était à 100 vendredi mais commence gentiment à décroitre... ce qui signifierait que le prix du baril devrait décompresser, si nous n'avons aucune "surprise" de la part de l'Iran.
Les traders pétroliers ont été précautionnieux, ils se sont couverts et ont hedgés leurs positions short... ils vont attendre de voir ce qu'il va se passer après la fin du Ramadan... et si rien ne bouge du côté iranien, il y a de fortes chances que les long trades soient supprimés et amorcent une chute temporaire du prix du baril.
Je dis "temporaire" car on va gentiment arriver en juin dans le "High driving Season" et les prix du crude vont repartir à la hausse.
Mais entre maintenant le 7 avril et fin juin on a encore un peu de marge de manoeuvre pour voir une décrue du prix.
Vous l'auriez compris, le prix du baril dépend actuellement de la potentielle menace iranienne sur le territoire Israélien. Nous sommes à un embranchement du conflit au moyen orient, personnellement je reste encore couverte le temps de voir une direction définie du côté du clan iranien.
Affaire à suivre la semaine prochaine ;-)...
Merci pour l'analyse 🙏🏻!
C'est vrai que vu sous cet angle... les menaces semblent bien amoindrie!